dans cette chambre chez mes parents,
sous les combles habituellement plongés dans l'obscurité
sous les combles habituellement plongés dans l'obscurité
Tu es là...
vaporeuse et lumineuse dans ce lit deux places,
Comme figée dans le temps.
Assise sur l'autre oreiller.
Mon coeur bas très vite lorsque je me retourne à plat ventre.
Aussitôt tu le calmes, comme un interrupteur que tu actives en moi.
Je ne te reconnais pas dans cette fumée vaporeuse figée, mais je sais que c’est toi.
Je n'ai plus peur.
Tu nous as quittés hier à la même heure et déjà tu vas en quête de "pardons",
À commencer par moi.
Je me mets à te parler et à m'excuser de toutes ces années sans me comprendre.
En te montrant à moi, tu t'excuses de ne jamais avoir cru à cette vie après la mort.
J'approche mon nez de cet oreiller ou tu sembles "posée",
tu n'es ni froide , ni tiède,
Mais tu es là, tu es venue.
Je fais un long monologue de ma vie,
de "notre" vie, je m'excuse, je te pardonne, je pleure
Je t'aime.
Une vie à ne pas se comprendre et d'un coup tout est effacé.
Je suis tellement contente que tu sois venue....
A l'hôpital, je t'avais dit que j'étais prête à "çà",
dans mon univers, dans mes croyances
j'étais prête à ce qu'on vienne me faire "un signe",
Tu avais rigolée.
Mais tu es venue et c’est ce qui compte pour moi.
Voici une demi-heure que je te parle et je suis épuisée par tant d'émotion.
Je te demande alors de partir.
Progressivement, la chambre retrouve son obscurité totale,
Ce nuage de fumée blanche s'éteint lentement jusqu'à disparaître complètement.
Tu es pardonnée, tu peux partir en paix.
Je descends n'arrivant pas a me remettre de cette visite imprévue,
Un sourire "bloqué" au visage, comme un rictus ridicule.
Je croise ma mère qui me dit: "toi aussi elle est venue te voir?"
Comme un ange prévoyant,
Tu as pris ma mère comme "témoin" de notre première rencontre.
Le rendez-vous est pris pour le mardi d'après, même heure, même apparence, même témoin....
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